Presque 30 ans après avoir quitté les bancs de l’Université, une licence Cinéma & Audiovisuel en poche, Christophe a retrouvé le chemin de l’école pour décrocher, grâce à la formule « intensive » proposée par IFOCOP, un nouveau diplôme… et dans la foulée, un nouvel emploi dans lequel il ne s’imaginait pas encore il y 1 an ! Rencontre avec ce passionné de l’écriture autour d’une histoire de reconversion pas vraiment comme les autres.
72H chrono
Il aura fallu trois jours à Christophe, après avoir validé sa formation IFOCOP, pour signer son premier contrat de travail en tant que Content Manager au sein d’un groupe de presse-édition international. Un Contrat à Durée Déterminée (CDD) de 2 mois pour commencer et parer à l’urgence du recrutement, et pour la suite « des perspectives réjouissantes et durables si tout va comme prévu », se réjouit Christophe. On vous explique son parcours.
À 50 ans, Christophe affiche un CV impressionnant qui, même rédigé de façon ultra-synthétique, s’étend sur trois pages. Il faut dire que dans sa longue carrière, il a tout fait : concepteur-rédacteur, directeur de rubrique, rédacteur en chef de plusieurs magazines (dont certains qu’il a créé et qui sont encore aujourd’hui disponibles en kiosque), reporter photographe, iconographe, auteur, directeur de collection… Son bagage professionnel est si impressionnant qu’on pourrait s’interroger sur la réelle utilité d’une formation. Ce serait faire fausse route, comme il nous le confirme : « L’expérience est une chose, le maintien des compétences en est une autre. J’observe autour de moi et je constate la difficulté avec laquelle certains exercent leur métier, qui est aussi le mien et qui leur semblait autrefois si simple et naturel alors qu’aujourd’hui, tout leur semble compliqué… ». En cause : la place prépondérante qu’occupe aujourd’hui Internet dans la vie professionnelle de tout créateur de contenu, qu’importe son domaine d’activité, qu’il y soit favorable ou non, formé ou pas.
C’est le moment
« Il serait vain de lutter contre le progrès », analyse Christophe. A l’hiver 2019-2020, il se dit « C’est le moment ». Son contrat de travail dans un groupe de presse s’achève, il est fraichement inscrit chez Pôle Emploi, ne compte pas s’y éterniser…. et encore moins s’entendre dire par les recruteurs que ses compétences professionnelles sont certes impressionnantes, mais incompatibles avec les exigences d’Internet en 2021 ! « Je ne suis pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot, une formation s’imposait de fait, alors j’ai sollicité les conseils d’une spécialiste qui après un bilan motivationnel et de compétences, m’a fait découvrir le métier de Content Manager. D’évidence, c’était fait pour moi. Quelques jours après, je frappais à la porte de l’IFOCOP pour m’inscrire », se souvient-il. Pressé, la formule intensive de 8 mois (4 mois en cours, 4 mois de stage en entreprise) le persuade de franchir le pas.
Financer sa formation
Pour financer sa formation, Christophe aura bénéficié d’un accompagnement Pôle Emploi, de quelques crédits CPF acquis par le passé (en partie épuisés par une formation de 5J en 2019 pour s’initier au métier de webmaster) et d’une prise en charge partielle par son entreprise d’accueil. « Je n’ai dû verser que 100€ de ma poche », explique-t-il.
Le bilan est donc est plutôt positif : la société PGV Maison, qui l’embauche actuellement est celle-là même où il a effectué son stage. « Cela ne devait durer que 4 mois et j’y suis encore », précise Christophe, conscient d’avoir « créé son poste sans s’en apercevoir » au sein du magazine/site « Système D » où on lui a confié la délicate mission de transformer une sous-rubrique en une rubrique de premier échelon avec le contenu, la quantité et la qualité de production qui vont de pair. Y compris sur les réseaux sociaux où, de l’aveu de Christophe, « Il n’était pas 100% à l’aise il y a encore quelques mois ». Aujourd’hui, il pianote tranquillement sur son clavier et n’a plus l’impression d’évoluer en terre inconnue. « Ma formation IFOCOP m’a fait découvrir un monde, le web, que je n’avais fait qu’effleurer de manière superficielle. Maintenant, j’ai conscience de ce que sont le référencement, l’UX, l’UI, l’architecture d’un site web ou encore un benchmark… », explique-t-il. Et de façon encore plus brève, il résume : « Pour pouvoir utiliser le système, il faut savoir comment il fonctionne. Et ne jamais cesser de s’y intéresser ».
On peut donc dire que Christophe a pris le train en route. Lui qui se qualifiait encore l’an dernier « d’homme de la presse papier », se définit aujourd’hui comme « un homme du web ». Un grand écart qu’il assume.
Savoir + pouvoir = « sacher »
Un « petit nouveau » du web, s’amuse-t-on à le corriger pour le taquiner au sujet de son âge . « Il faut arrêter de croire que le web est réservé aux nouvelles générations et aux startuppers ! », répond-t-il, considérant que « ce temps-là est révolu ». Il voit même dans son profil senior un avantage extrêmement concurrentiel : 30 ans de bouteille, du réseau, la sagesse… Bref, le parfait profil au sein d’une entreprise pour encadrer une équipe, former les nouveaux sur les sujets techniques, aiguiller vers les solutions grâce aux connaissances acquises par le passé…. « Chez Système D, on me qualifie de « sachant » pour dire que je maîtrise à la fois le fond et la forme », raconte Christophe. La preuve s’il en est, que c’est en forgeant son expérience qu’on devient non pas forgeron (quoique), mais qu’on écrit les lignes d’un nouveau départ professionnel, même à 50 ans !
Son conseil
N’ayez pas peur de recommencer. Mettez tout sur la table : le pro, le perso, les compétences, les lacunes, les peurs… Faites le point et parlez-en. Puis, si vous n’avez pas peur de l’effort, lancez-vous, ça vaut le coup ! Cela fait du bien au moral, on reprend confiance et ça se ressent sur le marché du travail.
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