Claude, pour quelles raisons, avez-vous choisi de retourner sur les bancs de l’école alors que vous étiez déjà actif sur le plan professionnel ? Une crise de la quarantaine, peut-être ?
Allez savoir ! (sourire) En réalité, pas vraiment de « crise » mais plutôt un constat : je jouais au rugby à haut niveau mais je n’allais pas pouvoir faire ça toute ma vie, réfléchir à une reconversion s’imposait donc naturellement. Comme j’avais un BTS Commerce international en poche, j’avais pu décrocher un premier job dans la grande distribution, que j’ai malgré tout très vite quitté pour pouvoir saisir une opportunité plus intéressante auprès d’un grossiste en matériel informatique. Cela m’a permis de mettre les pieds dans le B-to-B (business to business) et de commencer ma carrière, d’abord en tant que sédentaire, ensuite en tant qu’ingénieur commercial. Je ne vais pas vous faire l’inventaire de tout mon CV, mais cela nous conduira doucement en 2010, en pleine crise économique mondiale… et, à nouveau, en pleine prise de conscience personnelle.
C’est à dire ?
Je souhaitais pouvoir évoluer, vivre des expériences au sein de nouvelles entreprises, monter en compétences. Mais alors que je multipliais les rendez-vous avec les cabinets de recrutement pour préparer mon projet, une chose m’a frappé : avec un simple BTS en poche, j’étais complètement en-dehors des radars ! Même avec toute la motivation du monde et quinze années d’expériences au compteur, plus une liste de compétences longue comme mon bras, tous les postes intéressants me filaient sous le nez. J’ai donc pris la décision de me former. C’est ainsi que j’ai rejoint ifocop.
Pourquoi ifocop plus qu’un autre centre de formation ?
Parce que j’avais identifié la formation Responsable marketing opérationnel et que le cursus pédagogique permettait d’aborder la grande majorité des points souhaités par les recruteurs dans leurs annonces. Bien sûr, je cherchais un diplôme reconnu. Le petit plus, c’était la dimension « pratique ». Et la formule intensive 4 mois en cours + 4 mois en entreprise semblait répondre à cet objectif.
Bilan de l’opération ?
Très positif. Non seulement la formation s’est extrêmement bien passée, mais en plus, comme je l’avais présagé, aussitôt après ma diplomation, j’ai commencé à être contacté par les recruteurs et les agences… Donc, et bien sûr je parle de ma propre expérience, avoir ce diplôme, ça a littéralement tout changé.
Même avec toute la motivation du monde et quinze années d’expériences au compteur, tous les postes intéressants me filaient sous le nez ».
Le rugbyman était de retour sur le terrain.
(rires) Oui, voilà.
Un mot sur la formation, avant de parler du marché de l’emploi, peut-être ?
J’ai financé cette formation pour partie avec un apport personnel. Le reste, c’est l’entreprise d’accueil qui l’a pris en charge. Néanmoins, pour elle comme pour moi, j’avais de hautes attentes concernant les enseignements et concernant les formateurs. Et je n’ai pas été déçu : j’ai non seulement beaucoup appris, mais j’ai apprécié de pouvoir apprendre au contact de professionnels en activité. Ces « gens de terrain » parlent vrai, illustrent avec des exemples de la vie réelle. On est dans du concret, pas dans une vision fantasmée du métier. Bref, cette mise en condition nous prépare très bien à l’étape suivante : les quatre mois en entreprise, qui précédent eux-mêmes une nouvelle trajectoire professionnelle.
Avoir ce diplôme, ça a littéralement tout changé ».
Quels sont les principaux apprentissages qui vous sont encore utiles aujourd’hui ?
Je dirais que le plus utile, pour moi, aura été d’apprendre à maîtriser les techniques et les outils d’optimisation du temps. Ils m’auront rendu plus efficace. Et en matière de commerce, plus d’efficacité, rime avec gain de productivité. Et ça, ça plait au recruteur.
Vous êtes aujourd’hui à la tête de votre propre entreprise, « Cinq Huitième », qui intervient en renfort des dirigeants de TPE/PME en mal de direction commerciale, c’est bien ça?
Dans les grandes lignes, c’est bien résumé. Dix ans après la crise économique qui m’aura ouvert les yeux sur mon profil de « candidat à l’emploi », j’ai profité d’une crise, sanitaire cette fois, pour ouvrir les yeux des recruteurs, cette fois, et leur vendre mes services. Mon message était très simple : vous êtes une petite ou moyenne entreprise et vous n’avez pas les moyens d’embaucher un Directeur commercial, alors que pourtant, le besoin est prégnant. Pourquoi ne pas s’adjoindre, dès lors, les services, à temps partiel d’un professionnel diplômé riche de 25 années d’expérience ?
Vous avez créé votre poste sur mesure et calibré ce dernier en fonction de leurs besoins.
Voilà. Aujourd’hui, je suis ainsi directeur commercial à la fois pour un fabricant de masques français, pour un intégrateur informatique, pour un acteur du recyclage industriel… Pour chacun d’eux, je mets en œuvre une approche personnalisée tout en leur faisant profiter de mon savoir-faire professionnel. En France, il y a 2 800 000 entreprises créatrices de richesse qui pourraient doper leur productivité avec un « capitaine à bord » pour développer l’activité commerciale.
Pourquoi « Cinq Huitième » ?
C’est un clin d’œil à mon passé de rugbyman. En langage « rugby », le « cinq-huitième », c’est celui qui vient assister le créateur du jeu quand il est sous pression. Par analogie, j’assiste donc le chef d’entreprise pour prendre les bonnes décisions qui le guideront sur le chemin de la réussite.
Meilleur souvenir en classe ?
Les travaux en groupe. On venait tous d’horizons très différents (expériences, études…) et pourtant on devait être en capacité de travailler ensemble au service d’un seul et même objectif. C’est très instructif et très en phase avec la réalité du marché du travail.
Le stage en entreprise : échec ou succès ?
Beau succès puisque le patron m’a même proposé de racheter sa boite ! J’ai refusé mais j’ai passé quatre mois à travailler à ses côtés pour optimiser ses méthodes et l’aider à valoriser son entreprise pour qu’il puisse mieux la revendre plus tard. Passionnant.
Lire aussi :