Comptabilité-gestion : un secteur professionnel sous tension
Les professionnels de la comptabilité et de la gestion sont aujourd’hui très demandés par les employeurs, notamment depuis la crise sanitaire. Avec un nombre d’offres d’emploi supérieur au nombre de candidats, le recrutement de ces métiers est sous tension, voire extrêmement tendu depuis la fin de l’année 2022. Pour Nathalie Spilers, « rien de surprenant à cela puisque les entreprises ont, en matière de comptabilité, de nombreuses obligations légales à respecter et que le contrôle de gestion constitue un outil indispensable au pilotage de toute organisation ».
La directrice de centre de formation évoque également d’autres raisons pour expliquer cette situation. « Depuis une dizaine d’années, on constate une digitalisation accrue du secteur, qui bénéficie d’une variété d’ERP (« Enterprise Ressource Planning »), de logiciels, et d’applications destinés à automatiser le traitement de données afin de minimiser le temps d’intervention humain. Pour autant, le besoin de recrutement dans le domaine n’a pas diminué. En cause notamment, l’externalisation de ces compétences par vagues, au gré de la mise sur le marché de tel ou tel logiciel. Pour résumer, les entreprises décident parfois d’externaliser des pans entiers de leur comptabilité — gestion des notes de frais, relances ou contentieux, pour rapatrier plus tard ces activités en interne ». Mais la pénurie de candidats à des postes de comptable ou de gestionnaire se justifie aussi par les difficultés rencontrées par de nombreuses entreprises depuis la crise de Covid-19, à l’origine d’un besoin pointu de pilotage financier. « D’autant que la crise a été source d’opérations extraordinaires, à commencer par les aides exceptionnelles et le chômage partiel, qui doivent être traduites dans la gestion comptable et fiscale des entreprises », précise Nathalie Spilers.
Quelles sont les compétences recherchées ?
Au nombre des métiers du secteur de la comptabilité-gestion, on trouve notamment les comptables (niveau 5/Bac +2) et les assistants comptables (niveau 4/Bac), qui traitent principalement de la comptabilité courante, ainsi que les contrôleurs de gestion (niveau 6/Bac + 3/4) et les assistants de gestion (niveau 5/Bac+2), occupés à des missions de comptabilité analytique. Pour la directrice du centre ifocop de Cergy-Pontoise, les compétences inhérentes aux fonctions comptables peuvent être ainsi synthétisées : « l’essentiel de la journée du comptable s’articule autour de l’utilisation d’un logiciel de comptabilité-gestion, l’assistant comptable ayant, quant à lui, des missions annexes de plus en plus tournées vers l’administratif, comme l’administration du personnel ou la gestion contentieuse, auparavant externalisées. En cabinet d’expertise comptable ou en entreprise, la profession de comptable tend aujourd’hui vers plus d’échanges et de relationnel avec les clients ou la direction. »
Pour Nathalie Spilers, « c’est sur les postes de comptable et d’assistant de gestion que le secteur fait les frais de cette tension sur le recrutement. » Pourquoi alors, les fonctions d’assistant comptable et de contrôleur de gestion ne sont-elles pas concernées par la pénurie ? « Les entreprises proposant peu de postes de niveau Bac, il devient de plus en plus compliqué de rentrer dans la profession par un poste d’assistant comptable. Dans le cadre d’une formation à cette fonction, il est donc important d’acquérir des compétences administratives afin d’élargir son champ d’action. Le métier de contrôleur de gestion, de son côté, est l’objet de nombreuses offres d’emploi alimentées par des cursus de formation multiples et variés, capables d’équilibrer la demande ».
Comptabilité-gestion : quel visage de la profession au quotidien ?
« Il y a encore une vingtaine d’années, le traitement de données comptables s’effectuait manuellement. Le comptable et l’assistant de gestion étaient donc vus comme des professionnels solitaires, introvertis, focalisés sur la compilation de données. Cette image n’est désormais plus d’actualité ! Si le goût des chiffres, la rigueur, et le contrôle sont toujours de mise, il faut aujourd’hui faire preuve d’une grande agilité et être aguerri aux outils numériques pour déployer son potentiel dans ces professions », indique la directrice de centre de formation. D’autre part, le temps autrefois consacré au traitement de données est aujourd’hui affecté à l’accompagnement et au conseil des clients et chefs d’entreprise, ou à l’analyse de problématiques complexes.
Il s’agit, par ailleurs, de professions qui se féminisent au fil des années. D’après la revue française de comptabilité, 30 % des experts-comptables étaient des femmes en 2021. Cela représentait alors une évolution de 5 points par rapport à 2015, précise la revue[1]. Une évolution constatée également au sein des formations comptables dispensées par ifocop, où les hommes ne représentent plus qu’un tiers des effectifs. Le marché est enfin marqué par plus de souplesse quant aux profils de candidats souhaités et aux critères recherchés. « La conjoncture actuelle est propice aux candidats car les entreprises sont prêtes à faire des concessions et à laisser leur chance aux débutants, jeunes, ou en reconversion professionnelle. Pour accéder aux métiers de la comptabilité et de la gestion, pas de voie royale », conclut Nathalie Spilers.
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Grâce à ses formations certifiantes, ifocop délivre l’ensemble des compétences attendues dans ces métiers et prépare efficacement aux nouvelles exigences du marché du travail de la comptabilité-gestion.
[1] Eric Ferdjallah-Cherel, Marc Malard « La profession comptable en chiffres », revue française de comptabilité, février 2022.