Sacré phénomène qu’Anna Mbaye, cette ex-apprenante d’ifocop rentrée chez nous il y a deux ans pour devenir Secrétaire – assistante et aujourd’hui aux commandes, avec son époux, de sa propre entreprise de transport international ! Un portrait rare et touchant qui devrait probablement vous inspirer des idées de carrière.
Elle a dû justifier de son expérience et de ses acquis, mais aussi faire montre de motivation et d’une sacrée capacité de persuasion pour qu’on lui reconnaisse l’équivalence BAC indispensable à son intégration au sein de la promotion 2019 des Secrétaires-Assistant(e)s du centre ifocop d’Éragny-sur-Oise.
Un besoin de changer et l’envie de voir du monde »
Anna avait effectivement déjà été assistante par le passé… mais d’une façon beaucoup moins académique puisqu’elle avait officié pendant plusieurs années, tantôt chez des particuliers, tantôt dans une crèche, comme Assistante éducative petite enfance ! Pas grande chose à voir avec un métier de bureau, à vrai dire. Mais un besoin de changer et l’envie de « voir du monde », de revenir « dans un univers plus adulte », mais aussi « d’assumer d’autres responsabilités » la persuadent qu’est arrivé le moment de se reconvertir. À l’époque, comme elle se retrouve à nouveau, entre deux missions, sur la liste des demandeurs d’emploi de Pôle Emploi, elle choisit de s’inscrire à des ateliers métiers pour réfléchir à la carrière qui pourrait enfin satisfaire ses aspirations. Très vite, c’est vers le métier de secrétaire que son attention se porte. Du moins, pour l’instant.
« Se sentir utile »
« Dans ma vie privée comme dans ma vie professionnelle, j’ai toujours été quelqu’un de très organisé et ordonné. J’aime faire les choses avec méthode et minutie, organiser ma pensée comme mes dossiers, sereinement. J’aime ainsi prendre part à des projets de toute nature, pourvu que je puisse me sentir utile », raconte Anna. Sans surprise, sa formation théorique, dans le cadre de la Formule Intensive (4 mois en classe, 4 mois en entreprise), ne fera que confirmer son appétence pour l’assistanat-secrétariat. « Un peu de RH, un peu de comptabilité, une formation plutôt pointue en bureautique… J’ai apprécié le caractère complet de ma formation et l’énergie déployée par nos formateurs pour que tout cet apprentissage, tout ce travail, ne soit pas perçu comme une besogne ou une contrainte, mais comme un plaisir », explique-t-elle. Jeux de rôle, mises en situation, simulations d’entretiens téléphoniques ou de recrutement font en effet partie de la formation « et c’est très utile », analyse Anna : « On a pu expérimenter la méthode sur nous-mêmes puisque, très vite, on s’est tous formés à se vendre, dans le cadre de la recherche d’entreprise pour la période d’immersion ». Dans les faits : un apprenant désigné au hasard simule un entretien téléphonique avec un formateur devant les yeux de ses camarades de promo, un débriefing est fait dans la foulée et les réponses aux questions pièges sont préparées. Ainsi, tout le monde apprend et l’opération séduction auprès des entreprises peut commencer.
6 entretiens et 2 entreprises convaincues !
Pour Anna, l’exercice n’aura pas été vain puisqu’elle aura décroché 6 entretiens et même convaincu deux entreprises, dont ifocop, qui lui offrira l’opportunité d’effectuer un stage en tant que Secrétaire-assistante. « J’étais aux anges, c’était une forme de reconnaissance de tous mes efforts », se souvient-elle. Sa diplomation n’est qu’une formalité. Elle sera même finalement recrutée, juste après et pendant 12 mois, en CDD, en remplacement d’une collaboratrice en congé parental, avant de partir pour un autre projet, une envie « née en chemin », celle de fonder sa propre société et de n’être l’assistante de personne sauf d’elle-même.
Des envies d’entreprise
Elle et son mari discutent en effet depuis longtemps d’un concept simple mais ingénieux qui consiste à organiser du transport de marchandise en investissant l’espace laissé vide par les voyageurs aériens qui font quotidiennement des trajets France-Afrique. « Mon mari et moi, nous sommes Sénégalais. Et on s’est aperçus que beaucoup d’Africains souhaitaient envoyer au pays des cadeaux à des amis et à des proches restés là-bas… et inversement. Notre idée, c’est de les mettre en relation avec d’autres ressortissants qui prennent l’avion et sont prêts à leur faire profiter d’un peu de place/poids dans leurs 23kilos de valise autorisés par personne », détaille-t-elle, arguant d’un argument imparable, une livraison le jour-même, contre presque 1 mois avec les canaux habituels. Le concept est né, elle se lance et gère maintenant sa propre entreprise depuis plus d’un an. « Sans ma formation ifocop, je n’aurais jamais imaginé pouvoir le faire. Non seulement j’ai repris confiance, mais tout ce que j’ai appris, notamment en bureautique, me permet de réaliser mon rêve », conclut Anna.