Intéressant le parcours d’Isabelle, cette cadre dynamique « senior » qui, après un énième licenciement économique (elle en a connu 3 !), a choisi d’opter pour la formation afin pour sécuriser son parcours, augmenter son employabilité, mais aussi et surtout de rassurer ses potentiels futurs employeurs, même si pour certains l’un des critères essentiels pour être embauché aurait pu résider dans son niveau d’agilité affiché… à Mario Kart !
Isabelle, qui êtes-vous ?
Je m’appelle Isabelle, j’habite en région parisienne et je suis Responsable Ressources Humaines (RRH) pour un éco-organisme.
Depuis quand occupez-vous ce poste ?
Depuis 2 ans maintenant. Presque 2.5 ans, si l’on compte la période d’immersion professionnelle de 4 mois, comprise dans ma formation Ifocop.
Parlez-nous, justement, de votre expérience avec Ifocop et des raisons qui vous y ont conduite.
J’ai intégré le centre Ifocop d’Éragny quelques semaines après avoir perdu mon précédent emploi suite à la liquidation judiciaire de l’entreprise dans laquelle j’étais en poste. Je travaillais jusque-là, et depuis presque 10 ans dans une start-up qui travaillait au développement d’un émetteur de puissance pour la téléphonie mobile.
C’était une entreprise jeune, à taille humaine (une quarantaine de salariés), où je travaillais en étroite collaboration avec le Directeur général et le Directeur financier en tant que Responsable administrative et RH. Un poste aux missions variées qui me convenait parfaitement, ayant développés certaines de ces compétences au fil de mes expériences professionnelles passées. Et ça m’allait plutôt bien, à vrai dire, même si l’essentiel de ce que je savais, je l’avais appris sur le terrain.
En France, on se rassure avec les cursus »
Jusqu’au jour où…
Jusqu’au jour où tout bascule par le retrait d’un investisseur attendu. Je me retrouve au chômage. Bien sûr, sous couvert du CSP et avec la motivation qui me caractérise… Mais avec quelques petites difficultés supplémentaires par rapport à ma précédente recherche d’emploi, 10 ans plus tôt. Et j’appartement maintenant à la catégorie « senior » ce qui, on le sait, est à double tranchant sur le marché de l’emploi. Autre frein : je souhaitais orienter mes recherches vers les RH plus spécifiquement mais ne disposait pas du diplôme correspondant. Seule ma dernière expérience en attestait.
Vous vous inscrivez donc directement à l’Ifocop et…
Non, j’ai postulé à plusieurs annonces avant cela, essentiellement dans des start-up, un univers au sein duquel je me sens bien. Mais j’ai fait chou-blanc… Marché hyperconcurrentiel, des recruteurs deux fois plus jeunes que moi qui auraient pu être mes fils ou mes filles… Bref, même en jouant la carte de l’humour, comme la fois où j’ai rassuré le dirigeant sur mon faible niveau à Mario Kart (l’annonce précisait que toute l’équipe y jouait pendant la pause déjeuner, NDLR.), qui lui assurerait de maintenir son palmarès, ça n’aboutissait pas. Comme dans le même temps j’explorais les offres d’emploi, observant les compétences et savoir listés pour pouvoir candidater à la majorité d’entre elles, j’ai conclu que le passage par la case formation serait finalement plus stratégique.
Vous voilà donc inscrite.
J’ai effectivement choisi de m’inscrire pour obtenir le diplôme de RRH car je souhaitais profiter de ce changement de trajectoire professionnelle pour me recentrer sur le métier et les missions des Ressources Humaines. Dans le monde des RH, tout évolue très vite : décrets, ingénierie de la formation, insertion, techniques de recrutement… Me remettre à niveau était nécessaire et fait de moi une meilleure professionnelle.
Pari gagnant, malgré tout.
Non sans mal, puisque j’ai failli ne jamais décrocher de stage. Je me souviens par exemple d’une RH m’avait même avoué ressentir une vraie gêne à l’idée de m’embaucher car elle estimait que mon expertise était largement supérieure au poste qu’elle pouvait m’offrir. Ce n’est qu’à la toute dernière minute, un mercredi, qu’une des premières entreprises auprès de qui j’avais candidaté, exprimant ma volonté de transformer, si tout se passait bien, le stage en recrutement, m’a contactée. C’est le Responsable Administratif et Financier qui m’appelait pour me voir. L’entretien a duré presque 4 heures. Il cherchait quelqu’un de solide et motivé, avec des connaissances avérées, mais surtout une capacité à relever des challenges, à tenir les standards élevés. Le message était donc très clair : je n’allais pas l’avoir « facile » mais à la clé, il y aurait un super poste pour moi si le stage se révélait concluant.
… 4 mois intenses, donc ?
Mais tellement enrichissants ! Il ne m’avait pas menti. Il y a eu beaucoup de travail, mais j’ai directement été plongée dans le grand bain. Je me souviens de la première semaine : il m’a carrément confié le soin de faire toutes les paies de l’entreprise ! Il me demandait aussi mon analyse sur des points juridiques en lien avec les RH, de justifier mes interprétations pour optimiser un maximum notre travail… Sans m’en apercevoir, j’ai adopté la posture de RRH, celle du poste qu’ils ont créé là-bas pour moi, ou devrais-je dire ici, vu que je suis toujours en poste.
Sans regret ?
Absolument pas. J’ai non seulement validé ma formation et décroché mon diplôme, mais j’ai pu réintégrer une entreprise à taille humaine où j’exerce aujourd’hui le métier qui me plaît : celui de RH de proximité, avec toutes les responsabilités que cela incombe, mais au contact des équipes. Le H de RH, quoi.
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