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La prise en charge du handicap à ifocop

Publié le 14 novembre 2022 - Mis à jour le 11 janvier 2024

La question du handicap recouvre des réalités variées, des hommes et des femmes avec des parcours et des projets de vie différents. Fidèle à son ADN, ifocop place l’accompagnement bienveillant au cœur de son dispositif. Éclairage avec Marie Viviani, référente handicap du centre ifocop de Melun.

  • Comment définir la situation de handicap ?

Le  handicap est ce qui va limiter le candidat dans certaines situations ou qui va générer une incapacité . Et c’est celui pour lequel à ifocop nous allons mettre en place un aménagement du parcours de formation pour permettre au candidat de réussir sa formation sans rupture.

L’apprenant est seul juge des informations qu’il veut confier à ifocop. « La personne en situation de handicap n’a aucune obligation de nous indiquer la typologie du handicap, souligne Marie Viviani. Nous allons chercher avec un questionnement adapté et/ou avec les structures accompagnantes à identifier les modalités d’aménagement nécessaires

Par ailleurs, au sein d’ifocop, l’accompagnement ne dépend pas d’un statut administratif, en particulier de la RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) délivrée par la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH). « Nous sommes habitués à rencontrer des personnes dont le statut est en train de se déterminer. Elles peuvent venir vers nous pour mûrir leur projet, car il faut parfois un temps de maturation, surtout quand le handicap est arrivé de manière soudaine, et qu’il n’est pas encore accepté. »

Toutefois, cette reconnaissance est importante pour Marie Viviani. « Nos parcours de formation impliquent un changement au niveau professionnel, mais aussi dans des domaines qui relèvent du privé, comme l’organisation et l’autonomie. C’est donc important d’amener les candidats à réfléchir aux avantages liés à la RQTH. Au cours de la formation, et puis dans leurs métiers, il y aura des compensations possibles par rapport à leur handicap. »

 

  • Rebondir par le biais de la formation

L’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph) estime qu’une personne sur deux est confrontée à une situation de handicap dans sa vie active. Globalement, on peut distinguer trois temporalités dans le handicap : durable, passager, évolutif. « Chez certaines personnes, le passage en formation et la reconversion vers un autre métier va entrainer une amélioration de l’état de santé. Par exemple, quand le port de charges disparaît. Pour les troubles de santé évolutifs, les personnes peuvent être amenées à adapter leur poste de travail plusieurs fois dans leur vie. »

Dans tous les cas, la formation peut permettre à la personne en situation de handicap de rebondir. « Les parcours d’apprentissage sur un temps relativement court peuvent répondre concrètement aux aspirations professionnelles des personnes en situation de handicap. »

 

  • Le rôle du référent handicap

Le rôle du référent handicap débute par un entretien avec l’apprenant où deux notions clefs sont étudiées : d’une part, la motivation, et d’autre part, les capacités. « On ne parle pas de la maladie ou du traitement, mais on oriente nos questions pour que l’apprenant puisse se projeter dans la formation et dans son futur métier. Je peux demander si rester assis trois ou quatre heures est envisageable ? Si la fatigue ou le stress sont des facteurs aggravant pour le handicap ? Si le bruit est compatible avec la capacité de concentration ? Il faut être le plus concret possible. » À partir de l’entretien, le référent handicap peut mettre en place un dispositif individualisé.

En particulier, en cas de RQTH, il peut éditer un devis et le présenter aux prescripteurs, qui sont : Cap emploi, Pôle emploi et, si l’apprenant a moins de 25 ans, les Missions Locales.

Dans certains cas, les prescripteurs peuvent aussi solliciter le dispositif des PAS (prestations d’appui spécifique) pour définir précisément les aménagements avec l’aide de référents médicaux, ergonomes etc, ce qui est d’une grande aide pour nos référents handicap.

Autre interlocuteur privilégié des référents handicap lorsque la formation contient une période d’application en entreprise : les entreprises.

Marie Viviani fait alors le lien « car l’apprenant n’a pas toujours les mots pour exprimer sa situation, les arguments pour expliquer ses besoins et sa différence. Dans ce cas, le référent handicap assure la médiation et est une aide, un soutien, pour intervenir quand de besoin dans la relation entre le stagiaire et l’entreprise. »

Afin de mettre en place un dispositif pertinent, les référents sont formés régulièrement, sur les questionnements initiaux, les financements et les troubles de santé, notamment les troubles cognitifs, pour toujours mieux accompagner.

 

  • Quels aménagements possibles ?

Techniques, logiciels, mais aussi coudières ou fauteuils ergonomiques, planning adapté et/ou   tiers temps supplémentaire pour les évaluations… le panel des aménagements est varié et « c’est souvent du bon sens, juge Marie Viviani. Parfois, il faut juste prévenir l’intervenant que l’apprenant va se déplacer de temps en temps ou alors faire un agrandissement d’un sujet. Il y a des petites choses très simples ! » C’est aussi une question de souplesse, d’organisation, comme lorsqu’il faut jongler entre formation et suivi thérapeutique.

Toutefois, il ne faut pas négliger l’importance de la RQTH. « La reconnaissance de la MDPH ouvre la voie à des opportunités supplémentaires, à des dispositifs plus conséquents. Par exemple, à Melun, la ville peut mettre en place un bus spécial pour se déplacer. On peut aussi solliciter des financements ou mettre en place des aménagements du temps en entreprise lorsqu’il y a des périodes d’application pratique. »

 

  • L’option à distance : une véritable opportunité

« C’est une réelle solution pour les personnes en situation de handicap », indique Marie Viviani. Lorsque les infrastructures se révèlent être inadaptées et les trajets quotidiens compliqués, le distanciel permet de limiter la fatigue. Cependant, il doit garantir le lien social. « Que ce soit dans les formations à distance ou dans le télétravail, c’est crucial de garantir le contact social. Et à l’ifocop, notre pédagogie est adaptée au distanciel. Au-delà du lien visuel avec les autres apprenants, les professeurs, les intervenants, nous rythmons les journées avec  des travaux de groupe pour favoriser  l’esprit d’équipe. Ces travaux en commun stimulent la cohésion du groupe, et personne ne se trouve isolé. »

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