On s’imagine souvent, en termes de trajectoire professionnelle, que tracer une ligne droite sera la stratégie gagnante, celle qui nous conduira à nous épanouir et à assurer son ascension professionnelle. Mathilda, 29 ans, nous apporte la preuve que les chemins de traverse, parfois, sont plus intéressants. Rencontre.
Mathilda, qui êtes-vous ?
Je suis, depuis quelques mois, Cheffe de projet numérique pour le compte d’une fondation qui s’attache à démocratiser l’art et la culture, notamment sur le plan numérique. Je viens de finaliser récemment un projet de plateforme digitale (site internet), dont j’ai pu assurer de A à Z le pilotage des développements, l’intégration des contenus et une partie de leur rédaction. C’est un projet dont je suis extrêmement fière car non seulement les premiers retours sont bons, mais en plus, ce projet me permet de poursuivre ce qui m’anime : rendre la culture et l’histoire de l’art accessibles à tous.
Par quel chemin êtes-vous arrivée à ce poste, en CDI de surcroit ?
Je suis issue d’une formation en Histoire de l’Art, que j’ai complétée ensuite par un Master en Gestion de projets culturels, obtenu à la Sorbonne-Paris. Ces deux diplômes en poche, j’ai rapidement été embauchée au sein des services de la Métropole de Bordeaux pour assurer, avec les équipes en place, la valorisation du patrimoine culturel bordelais. Au cours des trois années passées à ce poste, j’ai eu l’opportunité de piloter de nombreux projets et j’ai sincèrement beaucoup appris : l’éveil à la culture par l’outil numérique, qu’il s’agisse de bornes muséales, de sites web, d’applications ou d’expositions virtuelles, c’est fascinant ! Pour autant, j’ai souhaité mettre un terme à ma mission. Car plus je travaillais sur ces projets, plus je me sentais frustrée.
… ?
Cela peut paraître surprenant, je sais, mais à force de travailler en lien avec des Développeurs Web, des graphistes, des Webdesigners, je me confrontais à mes propres lacunes. Difficile de saisir leur langage, que je trouvais trop technique, encore plus compliqué de comprendre leurs contraintes… Mais malgré tout ça, voir nos idées prendre vie entre leurs mains, je trouvais ça magique. L’idée de me former a ainsi fait son bout de chemin. C’est comme ça que je suis arrivée à l’ifocop, conseillée par Pole Emploi, dans le cadre de mon parcours d’accompagnement.
Le projet est alors de devenir Webdesigner.
Pas vraiment, le projet est alors d’apprendre les rudiments de tous ces métiers que j’avais pu côtoyer, pour en saisir l’essentiel, en maîtriser le langage, en comprendre les réalités… Et puis, mettre tout cela à profit en pilotant des projets de médiation numérique dans le secteur culturel. Je n’ai jamais voulu renoncer à ma passion. C’est au contraire pour devenir meilleure que j’ai pris le risque de quitter un CDI bien tranquille pour me former pendant 8 mois. Je repartais un peu dans l’inconnu, mais avec conviction !
Tout cela, en pleine crise Covid, avec un secteur culturel très impacté.
D’une certaine façon, même si elle a fait beaucoup de mal, la crise Covid a accéléré franchement la transition numérique du monde de la culture. Là, par nécessité, par instinct de survie, la digitalisation des projets culturels est devenue urgente, essentielle. Ma « reconversion » est venu à point nommé. La preuve, à l’issue de mes 4 mois de période d’immersion professionnelle, on m’a proposé directement un CDI en tant que cheffe de projet multimédia dans une agence de e-learning qui cherchait à développer une branche culturelle. Lors de cette expérience, j’ai vraiment pu mettre à profit des compétences acquises (HTML 5, CSS, retouches graphiques…) en classe, à l’ifocop. J’y suis restée 1,5 ans le temps d’accepter finalement l’offre pour le poste que j’occupe actuellement… et qui semblait taillé sur mesure pour moi !
Un mot, rapidement, sur votre formation ifocop ?
Sincèrement, mon approche de cette formation a été très particulière, dans la mesure où je n’ai jamais véritablement souhaité devenir Webdesigner. J’ai dès le début envisagé ce cursus comme un tremplin vers l’ingénierie numérique et culturelle, mais j’ai apprécié le contact avec les équipes pédagogiques, une approche à la fois large et technique du métier, l’intérêt porté à la mise en pratique. Grâce à ifocop, je suis maintenant en mesure de traduire les demandes d’une entreprise ou d’une institution culturelle en cahier des charges pour un Développeur intégrateur web, un Community manager ou un Webdesigner. Et à l’inverse, de faire remonter leurs questions techniques vers ma hiérarchie, en « vulgarisant » un propos technique. Et cela, uniquement parce que je m’y suis frottée dans le cadre de ma formation ifocop. Et puis bien sûr, il y a les bases du code, la maîtrise du HTML5, des feuilles de style CSS… On en ressort la tête pleine de savoirs, mais avec un profil « junior ». Mon conseil est de vraiment renforcer son apprentissage par des recherches personnelles. Les formateurs sont là aussi très disponibles pour nous permettre de nous dépasser. Je recommande ce centre de formation, très humain.
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