Mélanie, vous avez validé votre diplôme de Négociateur immobilier il y a à peine deux ans et vous êtes déjà à la tête de votre propre agence. Comment avez-vous fait ?
C’est vrai que les choses se sont enchainées très rapidement et qu’il s’est écoulé à peine une petite année entre l’obtention de mon diplôme ifocop et l’ouverture de l’agence. Mais, pour dire vrai, les choses se sont construites progressivement et assez sereinement. Après plus de 10 années passées en tant que Responsable des ventes dans une agence de voyage, j’ai décidé de tout arrêter pour faire de l’immobilier. C’était en 2015 et c’est ainsi que j’ai démarré, en devenant mandataire pour une franchise nationale tout d’abord, puis pour une structure à taille plus humaine. J’ai commencé à vendre de l’ancien, du neuf, des projets en VEFA (sur plan) … Tout a très bien fonctionné au début, j’étais même plutôt performante. Mais plus j’avançais, plus je ressentais certaines lacunes, plus j’éprouvais le besoin de maîtriser certains sujets juridiques, légaux, en lien avec l’urbanisme… Curieuse par nature, je me documentais dans mon coin, je complétais avec des formations par-ci par-là, un peu de e-learning… Puis un soir, en discutant avec une amie, elle m’a parlé d’ifocop.
Que vous a-t-elle dit, alors ?
Sur la formation en immobilier, pas grand-chose. Mais sur le centre et ses méthodes pédagogiques, elle m’a rassurée sur le côté pratique et 100% compatible avec une vie de jeune maman active. Elle-même avait pu l’expérimenter quelques années auparavant grâce à une formation en comptabilité. J’ai pris quelques renseignements qui ont achevé de me convaincre, puis j’ai candidaté et j’ai été acceptée. Nul doute que mon expérience et mon énergie ont joué dans l’entretien motivationnel. J’ai quand même mis les pieds dans le plat en disant que primo j’ouvrirais ma propre agence juste après. Et deuzio, que je continuerais de travailler en parallèle des cours.
Ça semble incompatible avec la formule intensive, qui ne porte pas son nom.
Difficile, c’est certain. Mais pas impossible puisque j’ai pu le faire, tout en gérant deux jeunes enfants ! Je reconnais, par contre, qu’il a fallu apprendre à jongler : les cours entre 9h et 17h, les appels aux notaires et aux clients pour gérer les transactions pendant la pause déjeuner, les visites soirs et week-ends entre deux révisions et trois devoirs… Heureusement, cela n’a duré que quelques mois, le temps de la formation et du stage. Mais j’ai tenu mon pari, décroché mon diplôme, obtenu ma carte T (carte transactionnelle) auprès de la CCI une petite année plus tard et fini par monter, avec l’aide de mon associée, mon agence immobilière.
Vous travaillez toutes les deux ?
Nous avons recruté un alternant et deux négociateurs en immobilier, dont l’un est un transfuge d’ifocop des années 2000. On fait donc tourner la boutique à cinq !
Que vous a apporté le diplôme que vous n’aviez pas déjà ?
Plus de confiance en moi, plus de maîtrise de sujets précis et essentiels pour le quotidien de tout agent immobilier qui se respecte, une certaine légitimité aussi. Et un sentiment de fierté.
Et un nouveau rythme.
Ça c’est sûr ! (rires)
Les apprenants peuvent vous croiser encore aujourd’hui dans les couloirs.
Oui, car je consacre un peu de mon temps personnel en tant qu’intervenante au sein de la formation Négociateur immobilier, précisément pour animer le module « Prospection / Promotion immobilière ». J’y enseigne toute ce qu’il faut savoir pour dénicher un bien, développer et entretenir sa notoriété. On aborde les méthodologies pour démarcher comme le porte-à-porte, le boitage, la pige des sites spécialisés…
Pas de digital ?
Si, c’est un aspect essentiel de notre métier : Internet et les réseaux sociaux continuent de révolutionner le secteur, le rapport avec nos clients. J’aborde par exemple l’importance d’être précis, de soigner ses prises de vue à l’heure du digital où une location/vente peut se faire rien qu’à partir d’une photo !
Que vous apporte ce métier d’agent immobilier par rapport à votre ancien emploi ?
L’extrême polyvalence que requiert ce métier et son caractère ultra-concurrentiel représentent un vrai challenge, alors je dirais tout d’abord que ce métier m’a apporté plus d’aplomb. La Mélanie d’aujourd’hui est plus sûre d’elle, plus assurée dans sa démarche. Mais c’est sur le plan humain que se trouve la principale richesse. On rentre, d’une certaine façon, dans l’intimité des gens. On connaît leur patrimoine, leurs rêves, la part d’intime qui va avec tout ça. On les accompagne dans des projets de vie, on ressent l’enjeu, la pression et, in fine, la reconnaissance, quand on mène à bout leur projet. L’immobilier, ce n’est pas qu’une affaire de pierre et de gros sous, c’est de l’humain avant tout et ça exige de l’empathie, de la sérénité et beaucoup de bienveillance. Clairement, je me suis formée pour avoir un métier, mais j’ai trouvé bien plus que ça puisque j’ai découvert une vocation.
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