Les séniors, de qui parlons-nous ?
Il faut savoir que le concept de séniorité est un concept mouvant, fluctuant selon les études et les acteurs. Ainsi, les aides de l’État à destination « des séniors » s’adressent pour les unes au plus de 44 ans, et pour les autres, au plus de 56 ans. Les travaux statistiques, quant à eux, tendent à établir des catégories « 40 – 49 ans », « 49 – 54 ans » ou « 50 ans et plus ».
Selon le baromètre À Compétence Égale, Les séniors et l’accès à l’emploi, l’expérience professionnelle est un marqueur important de la séniorité. Du point de vue des candidat(e)s, 20 années d’expériences professionnelles sont nécessaires pour être considéré(e) comme sénior. Les recruteurs, eux, estiment en majorité que 10 années suffisent. Néanmoins, pour tous, on est sénior à 50 ans.
Les séniors et le marché du travail
En France, le taux d’emploi des personnes de 55 à 64 ans est de 56 % (17 % des actifs). Un chiffre qu’il faut interpréter avec prudence avertit Nathalie Spilers , directrice du Centre ifocop de Cergy Pontoise. « On pourrait penser que 44 % des séniors sont demandeurs d’emploi, mais ce n’est pas vrai ! Dans les faits, une partie des moins de 64 ans est déjà retraitée, pour carrière longue ou pénibilité, par exemple, une autre partie était déjà en rupture de parcours, comme les femmes qui ont élevé leurs enfants et qui n’ont pas repris leur activité après. Il y a aussi un petit pourcentage d’invalidités… Au final, on situe entre 11 et 15 % le nombre de demandeurs d’emplois parmi les 55-64 ans. »
Pour ces derniers, le chemin vers la reprise d’activité est semé d’embûches. Ainsi, d’après une étude de Pôle emploi sur la recherche d’emploi des cadres séniors : « La perte d’emploi est une épreuve pour ces cadres séniors. Cette privation d’emploi souvent mal vécue ne favorise pas le deuil de l’emploi perdu nécessaire à un repositionnement professionnel sur le marché de l’emploi cadre. Mais ils sont surtout confrontés à une discrimination à l’embauche ayant trait à leur âge. » Une inégalité très fortement perçue lorsqu’on est en activité. Le dernier baromètre de perception de l’égalité des chances en entreprise du Medef souligne que l’âge reste de loin la crainte de discrimination la plus redoutée en entreprise (43 %), bien devant l’apparence physique (23 %), le diplôme (23 %) et le sexe (21 %).
Aller contre les idées reçues
Alors, contre quels préjugés doivent se battre les séniors ? Pour les candidats et les recruteurs interrogés dans l’étude À Compétence Égale, les freins les plus couramment perçus sont les suivants :
- Faible adaptation aux nouvelles technologies ;
- Temps restant avant la retraite ;
- Santé plus fragile ;
- Coût pour l’entreprise ;
- Trop de compétences par rapport au poste ;
- Difficultés d’intégration dans des équipes plus jeunes.
L’idée d’un profil rigide est pourtant battue en brèche par les résultats de ces travaux puisque, pour obtenir un poste, les ¾ des candidats se disent prêts à :
- Changer de fonction ;
- Changer d’entreprise ;
- Revoir leur rémunération à la baisse.
Toutefois, le baromètre met aussi clairement en avant les atouts des séniors, reconnus et valorisés par tous :
- Leur expérience ou leur expertise ;
- Leur autonomie ;
- Leur goût de transmettre ;
- Leur capacité de recul et d’analyse de la prise de risque.
Les convictions de l’ifocop
À un moment dans sa carrière, tout le monde peut avoir besoin ou envie de faire le point. Daniel Valentin, Directeur du Centre ifocop de Montigny-le-Bretonneux, nous explique qu’il existe plusieurs dispositifs. L’un des plus connus est le bilan de compétences, payant et finançable avec son CPF (compte personnel de formation). Mais pour les salariés et travailleurs indépendants, on peut aussi se tourner vers le CEP (conseil en évolution professionnelle). Moins connu, il s’agit d’un service gratuit, adapté à tous. Que vous souhaitiez changer de métier, démissionner, lancer votre activité, évoluer, développer vos compétences, ou tout remettre à plat, des conseillers vous accompagnent dans votre réflexion puis dans chaque étape de votre projet.
Distanciel, présentiel ou hybride, différents dispositifs de formation s’offrent à vous si vous décidez de vous former. « Je recommande fortement les formules avec une période d’immersion en entreprise lorsqu’on est en reconversion ou qu’on cherche à acquérir une compétence qui demande de la pratique, précise Daniel Valentin, parce qu’on peut créer ou recréer un réseau, mais aussi pour se rassurer sur ses capacités, se redonner confiance. Avec le stage, on remet le pied à l’étrier, on revient dans une logique de travail. » Une dynamique qui peut déboucher sur un emploi. « Chez nous, en moyenne, 50 % des personnes en stage sont embauchées par l’entreprise où ils étaient en formation », abonde le directeur.
Dans cette perspective, plusieurs formules ifocop sont recommandées :
- Les formations métier en centre (4 mois de cours en présentiel + 4 mois en entreprise) ;
- Les formations métier à distance avec stage en entreprise (3 mois de cours en ligne + 3 mois en entreprise) ;
- Les formations en alternance (en 12 mois, 14 mois ou 18 mois).
Au-delà de formules particulièrement adaptées à cette stratégie de retour à l’emploi par le stage, ifocop propose un module de formation baptisé EME, Entreprise Mode d’Emploi. « C’est toute une méthodologie qui facilite le retour à l’emploi. Elle n’est pas propre aux séniors, mais elle est totalement pertinente avec les séniors, détaille Daniel Valentin. On reprend le CV et la lettre de motivation, on apprend à faire du phoning, de la prospection… C’est particulièrement adapté quand cela fait des années qu’on n’a pas cherché un travail. Ils profitent également de l’expertise métiers ifocop. Selon les secteurs visés, nous ajustons notre méthode et nos conseils. C’est aussi ça notre richesse. »
Des atouts déjà plébiscités par les séniors qui constituent près du quart des apprenants ifocop (18 % de 45 – 55 ans et 5 % de 55 – 65 ans). Mais des atouts qui ne font pas tout, prévient le directeur du Centre ifocop de Montigny-le-Bretonneux ! « Quand un sénior perd son emploi, l’impact sur la famille est très fort. Psychologiquement, mais aussi financièrement. Alors, pour remonter la pente, motiver et accompagner, le soutien des proches est indispensable. Je le dis souvent aux apprenants : votre projet de formation, c’est aussi un projet de vie de famille. Et lorsque l’on réussit, ça devient aussi une réussite familiale ! »
Quelles aides pour les séniors ?
- Aide à l’embauche d’un demandeur d’emploi de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation (à durée déterminée ou indéterminée). Le montant de l’aide est plafonné à 2 000 € et s’ajoute aux exonérations des cotisations patronales d’assurances sociales et d’allocations familiales.
- Le contrat à durée déterminée « Sénior » (CDD Sénior) pour les personnes de plus de 57 ans en recherche d’emploi depuis plus de 3 mois ou bénéficiaires d’une convention de reclassement personnalisé. Le CDD « sénior » peut être conclu pour une durée maximale de 18 mois. Il peut être renouvelé une fois.
- Un CDI inclusion pour les plus de 57 ans réservé aux structures d’insertion par l’activité économique (SIAE).
- Les dispositifs de financement ouverts aux autres publics…
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